
Quand on habite le Finistère, les Côtes d’Armor sont à deux pas. Deux heures de route et nous voilà du côté de la côte de granit rose. Embarquement à Trégastel pour une journée en mer sur le Sant Ch’ireg, superbe réplique d’un langoustier camarétois et direction la réserve ornithologique des Sept-Îles.
Les Sept-îles c’est un paradis pour les Pélagiques. C’est quoi un Pélagique? C’est un groupe d’oiseaux toujours en mer sauf pour nicher. Ils viennent alors sur la côte, souvent en colonie. Vous y trouvez le Fou de Bassan, le Pingouin torda, le Guillemot de Troïl, le Macareux moine, le Fulmar boréal, des puffins, des océanites, et des labbes. Bon on croise pas tout le monde en même temps, sauf coup de bol exceptionnel. Mais honnêtement aux Sept-Îles c’est dense et vous augmentez vos chances;
Vous rajoutez à ceux-là des cormorans, , des pipits, des huitriers pies, des faucons et vous avez une idée de la richesse de cette réserve au printemps, au moment de la nidification.
On commence avec le Fou de Bassan, le plus gros oiseau de mer d’Europe. Il tire son nom de son comportement. Les pêcheurs du côté de l’île de Bass en Ecosse le voyant plonger en torpille (90 km/h) à une hauteur jusqu’à 40 mètres sans remonter aucun poisson l’ont jugé stupide. A mieux l’étudier, on a compris qu’il avaler son poisson sous l’eau pour se nourrir et nourrir ses petits. Il peut faire jusqu’à 450 kms en mer pour aller pêcher.

Efficace en vol, on dit qu’il a servi de modèle en aéronautique.

En patrouille aérienne.

Les Fous de Bassan nichent en colonie. Dans l’archipel de Sept-Îles , c’est sur l’île Rouzic qu’on en dénombre jusqu’à 20 000 couples.

Le Cormoran huppé lui aussi pêche sous l’eau, mais ne plonge pas de si haut. Il flotte et se fait une apnée jusqu’à 20 mètres pour se nourrir.

Deux huitriers pies en vol serré. Ils ont une voie vive et forte et un cri aussi rapide que leur vol

Un Göéland argenté à la toilette. Indispensable pour nettoyer les plumes et chasser les parasites.

Le Göéland argenté est l’un des plus connu en France. On en trouve sur les côtes, les fleuves et rivières, les plans d’eau ou en ville et ce qui va avec: les dépotoirs.

Je ressemble à un Göéland argenté mais je n’en suis pas un; pas du tout de la même famille. En terme savant lui c’est un Laridae, moi un Procellariidae, t’as qu’à voir! Même pas cousin éloigné. J’ai un gros bec et je suis un Fulmar boréal


Fulmar boréal (Fulmarus glacialis glacialis)
Allez, on va voir les Alcidae. Et en premier le Guillemot de Troïl.

On me confond souvent de loin avec le Pingouin torda mais franchement y’a pas photo.

Le Pingouin torda lui a un bec beaucoup plus fort et moins effilé. C’est vrai qu’ils sont souvent fourrés ensemble.

Je nage, je vole, je pêche. Un boulot de malade!

Un peu tordu le torda!




Et on finit par le dernier Alcidae, la star: le Macareux moine.

Je ne mesure pas plus qu’une trentaine de centimètres, le plus petit des alcidés.

Aujourd’hui heureusement protégé, j’ai été longtemps un trophée de chasse.
Faut dire que c’est rigolo de me tuer avec un fusil. Le leitmotiv d’un chasseur? Malheur aux oiseaux! Et au reste aussi d’ailleurs.
Dans son livre: La panthère des neiges (Gallimard-2019), Sylvain Tesson écrit: « Pourquoi détruire une bête plus puissante, et mieux adaptée que soi? Le chasseur fait coup double. il détruit un être et tue en lui-même le dépit de n’être point aussi viril que le loup ou aussi découplé que l’antilope. » ou aussi libre que l’oiseau, pourrions nous rajouter.
Sur les 64 espèces d’oiseaux chassables en France, 20 sont protégés par l’Union Internationale de le Protection de la Nature.

Je fais mon nid dans des terriers que je creuse moi même ou dans des terriers de lapins.

Je vis en pleine mer hors période de nidification.

De toute façon je suis vachement beau! Le maquillage du bec me prend un peu de temps le matin, mais il va vachement bien avec la couleur de mes pattes palmées.
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